Y-a-t-il une vie après la vie ? Si personne n’a su vraiment répondre à cette question, ce qu’il reste de nous après la vie peut constituer le terreau d’une nouvelle vie. Pourquoi pas un arbre ? C’est l’idée d’un designer catalan qui ambitionne de remplacer les cimetières par des forets et a conçu une urne funéraire biodégradable. Leur idée, faire pousser un arbre dont les racines se nourrissent des cendres d’un défunt.
La crémation du corps est devenue particulièrement courante dans les sociétés où le poids des croyances chrétiennes a décliné, si bien que l’allure des cimetières s’est trouvée modifiée depuis quelques décennies, accueillant des columbaria linéaires où sont déposées les cendres des êtres chers. S’il est un besoin humain commun que d’honorer la mémoire des êtres disparus, pour beaucoup, la tombe a un coût excessivement élevé. Pour d’autres, le cimetière traditionnel offre une vision froide et terne de l’après vie. Tenant compte de cette évolution des sociétés modernes, le designer catalan Gerard Moliné a eu l’idée d’un objet permettant aux cendres du défunt de nourrir une vie nouvelle, sous la forme d’un arbre, qui incarnera, en quelque sorte, sa mémoire dans le monde physique. Leur slogan : donner « une vie après la vie » …
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S’en suit la création de Bios Incube : une urne funéraire biodégradable, assortie d’un incubateur permettant de surveiller la croissance de l’arbre étape par étape avant sa plantation. Porté par une jeune équipe, le concept est même constitué d’une application de téléphone portable offrant des informations utiles sur l’évolution de l’urne. De petite taille et évolutif, l’objet peut trouver sa place aussi bien à l’extérieur que dans un petit appartement et constitue une alternative funéraire écologique d’un nouveau genre. En pratique, l’urne (Bio Urn) s’introduit dans le grand pot (Bios Incube), puis le capteur est placé dans la terre. Celui-ci va détecter les conditions environnantes de température, humidité et conductivité du terreau. Reste à remplir l’Incube avec de l’eau, connecter l’application et laisser faire la nature.
L’initiative illustre de façon très éloquente le dicton biblique qui veut que l’Homme retourne inévitablement un jour à la poussière : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière », Genèse 3, 19. Mais l’idée de Gerard Moliné ne se limite évidemment pas aux adeptes d’une quelconque religion. Elle inspirera principalement ceux qui ont souhaité vivre en harmonie avec le vivant et voudront perpétuer cette harmonie après leur passage dans ce monde. Une initiative infiniment poétique qui rencontre un grand succès surKickstarter et ne manquera pas d’inspirer les amoureux de la nature.
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